Zazen est la porte qui permet d'entrer dans le Dharma du Bouddha. Mais le Dharma du Bouddha est en réalité la vie humaine. Aussi zazen n'est pas une pratique exceptionnelle ; pour tous les êtres sensibles, c'est la pratique la plus fondamentale. Si, par exemple, vous voulez vraiment savoir qui vous êtes, ou ce qu'est le vrai sens de la vie humaine, de la souffrance humaine, du plaisir, de l'enseignement du bouddhisme, très naturellement vous revenez au silence.
Même si vous ne le voulez pas, vous revenez dans un domaine où il n'y a pas de son. C’est inexplicable, mais au sein de ce silence vous pouvez-vous rendre compte, même vaguement, de ce que vous voulez vraiment savoir. Quelque question que vous ayez à poser, ou quoi que vous pensiez, vous devez finalement revenir au silence. Ce silence silence est immense ; vous ne savez pas ce que c’est.
Quoi que vous désiriez étudier, vous ne pouvez le faire de votre simple point de vue superficiel. Finalement, il vous faut aboutir à une immensité, qui est comme une source intarissable jaillie des profondeurs de la terre.
Plus vous étudierez quelque chose avec sérieux, plus vous vous rendrez compte que tout est illimité.
D'où cette source jaillit-elle ? Pas du petit territoire individuel de chacun. L'eau qui jaillit sur votre territoire est limité, sans profondeur. La nature originelle de votre vie, de votre étude ou de votre personnalité est la source qui jaillit de l'immensité de la terre. C'est là que vous devez vous asseoir.
Il y a beaucoup de choses intéressantes à faire dans le monde humain. En faire le plus possible vous fait faire beaucoup de bruit. C'est bien, mais vous devez comprendre que ces bruits viennent du non-bruit. Si vous pensez sans cesse que le son vient du son, vous deviendrez confus et vous serez désorienté.
Vous devez connaître le non–son parce que le non–son est votre nature. Alors, tout naturellement, vous voudrez revenir au non–son et écouter votre propre son. C'est merveilleux, à ce moment-là, vous pourrez l’entendre.
Zazen, c'est revenir au non–son. Revenir au son du non–son et écouter ce non–son.
Ce n'est pas seulement votre territoire limité, c'est l'immensité d’où viennent vos compétences, vos connaissances, votre nature, comme une source jaillie de la terre. C'est exactement zazen, c’est vous.
(…)
La vraie foi est confiance parfaite. Confiance parfaite veut dire qu'on accepte le silence ; et dans le silence tout devient zéro. Quand vous revenez au monde du silence, tout devient non personnel, non–individu, non–son.
Revenez donc dans ce monde, devenez zéro, et voici la paix merveilleuse. C'est le monde du silence. Même si vous dites : « je suis », ce « je » rapetisse jusqu'à disparaître. Si je pense : « je suis bien », cela produit un son. En fin de compte, je me dis : « qu'est-ce que je fais là ? ». Rien.
Si je veux savoir qui je suis, je dois finalement revenir au silence.
Katagiri Dainin Retour au silence
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