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  • Photo du rédacteurJoshin Sensei

Sans rien garder, partagez-vous...

Dans ce grand repos, dans cette grande halte, les lèvres deviennent moisies et sur votre langue poussent des montagnes d’herbe ( impossible de parler!). En avançant tout droit ( au-delà de cette état ), abandonnez-tout, devenez propre et limpide et polissez-vous encore et encore ( comme on polit un joyau). Qu’une lumière brillante soit votre réponse aux profondeurs indicibles des eaux en automne, ou de l’être-lune fixé dans le ciel.


Vous voyez alors qu’il y a un chemin sur lequel vous pouvez faire demi-tour. Et quand vous faites demi-tour, votre visage ne change pas et ne peut pas être reconnu ( quel était ton visage avant la naissance de tes parents ?…). Mais même si vous ne reconnaissez pas votre propre visage, rien ne peut le cacher. Cela signifie tout pénétrer, de tout en haut jusqu’à tout en bas . Alors, quand vous avez bien examiné vos racines jusqu’à la source ultime, mille Sages, dix mille Sages ne sont plus rien qu’une empreinte sur le sentier.


Émerveillé, revenez à votre périple, libérez-vous du chemin, et avancez. Dans la lumière il y a l’obscurité ; quand cela se produit, il ne reste plus aucune trace.

Tout comme les centaines de brins d’herbe sur la place du marché, partagez-vous totalement, avec abandon. Accessible, ouvert à tous, marchant partout, tout naturellement vous enfourchez les sons et les couleurs tout en transcendant l’écoute et en surpassant la vue.

Parfaitement unifié, ceci n’est rien d’autre que l’activité des moines à la robe rapiécée.



La Roue du samsara tourne : le goût de la sérénité


Voyageant sans cesse, sans centre ni bords, échappant aux angles, le cercle tourne sans laisser aucun résidu dans la caverne vide ( le cercle lumineux de la clarté= le champ du Vide sans limites). La lune est froide dans le ciel clair d’automne, sa douce lumière baigne la nuit. Nuages et fleurs élégantes sont les broderies d’un printemps parfait. La porte est ouverte et nous pouvons la passer. La roue de l’énergie totale revient à chaque détail. C’est tout cela que le moine à la robe reprisée accepte comme étant exactement sa fonction. Plus aucune poussière des sens ne fait écran.

Les dix mille dharmas deviennent la lumière même de votre esprit.

Avancez, sortez de votre immobilité, pas après pas.

Sans obstacle sur le chemin des oiseaux, il vous suffit de répondre à chaque évènement du monde ( la réponse juste, appropriée, qui ne laisse pas de trace).

Moment après moment, depuis le tout début, toutes les poussières, tous les esprits, toutes les pensées sont sans forme superflue. Il n’y a que la lumière...(...)


Si vous comprenez votre véritable forme, si vous n’êtes que lumière, alors la goût de la sérénité peut s’étendre ; la sagesse arrive dans le cercle, toutes les affaires du monde restent à la porte.


Ceci est l’unique profondeur, au-delà de naissance et mort : faire un pas en arrière et rentrer chez soi.

Wanshi Cultivating the Empty Field Trad de l’anglais : Joshin Sensei




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