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Réaliser la véritable paix

Donc continuer à parler de la paix avec le livre "Retour au silence". L'autre fois Katagiri Roshi nous disait : «  Montrez votre paix » et aujourd'hui il pose cette question : comment réaliser la paix véritable. Il nous raconte d’abord l'histoire du Bouddha avec un des rois des royaumes voisins ; ce qui s'est passé c'est que, lorsque ce roi, alors prince, a demandé à épouser une princesse du royaume du Bouddha, Kapilavastu, en fait au lieu d'envoyer une princesse, le roi de Kapilavastu a envoyé une servante.

Le prince l’a épousée sans le savoir, et puis un jour, devenu roi, quelqu'un lui a appris la vérité, ( on ne sait pas ce qu’il est advenu d’elle !) et il s’est mis très en colère, parce que, bon, il ne faut pas mélanger les aristocrates et les servantes et donc il décide d'attaquer le royaume de Kapilavastu.

Voilà et à partir de là, on va voir ce que le Bouddha a fait la première fois, lorsque le roi a voulu attaquer et puis la deuxième fois quand il a vraiment attaqué.

Katagiri Roshi nous dit que quand on regarde le monde des hommes, on ne peut pas croire que la paix existe et c'est vrai, il y a quelque chose, on le sait tous, de décourageant quand on apprend ici et là tout ce qui se passe de guerre, de misère et de souffrances et il pose la question comment réaliser la vraie paix (Rappel de Katagiri Roshi et la Seconde guerre mondiale et la bombe atomique, Hiroshima et Nagasaki))

Il nous dit encore que bien sûr, le premier pas est en nous-même, mais c'est le premier pas, ce n'est pas le pas final ; il nous rappelle que se rapprocher de la paix exige « un engagement spirituel, ferme et durable, un vœu. » Car, même si « originellement, le monde est véritable paix », il ajoute: »Qui a créé les armes nucléaires ? C’est nous. L’embryon de l’arme nucléaire est déjà présent dans l’esprit de chacun de nous. Souvenez-vous-en. »


Le texte :

On raconte à propos du Bouddha Shakyamuni une belle histoire que je ne peux pas oublier. Je me la rappelle chaque fois que je regarde le monde humain et que je vois la nécessité de trouver un moyen de vivre en paix et en harmonie avec tous les êtres sensibles.

( Résumé : Katagiri Roshi nous raconte l'histoire du Bouddha avec un des rois des royaumes voisins ; ce qui s'est passé c'est que, lorsque ce roi, alors prince, a demandé à épouser une princesse du royaume du Bouddha, Kapilavastu, en fait au lieu d'envoyer une princesse, le roi de Kapilavastu a envoyé une servante. Le prince l’a épousée sans le savoir, et puis un jour, devenu roi, quelqu'un lui a appris la vérité, et il s’est mis très en colère, parce que, bon, il ne faut pas mélanger les aristocrates et les servantes et donc il décide d'attaquer le royaume de Kapilavastu.)

   Quand le peuple des Shakya se rendit compte que le roi de Magadha s’apprêtait à l’attaquer, il demanda au Bouddha de s’interposer, ce que le Bouddha accepta. Bien que le Bouddha fût rompu au maniement des armes et expert en arts martiaux, il ne combattit pas. Il tenta au contraire de négocier avec le roi par divers moyens. Mais il y avait, dans l’entourage du roi, un homme qui l’exhortait sans cesse à attaquer et à détruire le clan des Shakya. Aussi le roi ne pouvait-il entendre le Bouddha ; son esprit était embrasé. Il finit par donner l’ordre d’attaquer.

  

 Etant prévenu que le roi et son armée arrivaient, le Bouddha Shakyamuni s’assit en zazen sous un arbre mort, au bord de la route menant à Kapilavasthu. Quand il arriva à la tête de son armée, le roi aperçut le Bouddha Shakyamuni sous l’arbre mort. Il faisait très chaud, aussi ne comprit-il pas pourquoi le Bouddha avait choisi un arbre mort plutôt qu’un arbre aux vertes frondaisons, comme l’aurait fait tout un chacun. « Pourquoi êtes-vous assis sous un arbre mort ? » demanda le roi. Le Bouddha lui répondit calmement : « Je ressens la fraîcheur, même sous cet arbre mort, parce que cet arbre pousse à côté de mon pays natal. » Le roi eut le coeur profondément touché, et le message qu’exprimait l’action du Bouddha l’impressionna tant qu’il ne put aller plus loin. Au lieu d’attaquer, il retourna dans son pays. Mais le conseiller du roi continuait de l’exhorter à l’attaque et obtint finalement gain de cause. Cette fois, hélas ! le Bouddha n’eut pas le temps de réagir. Il se leva simplement et assista sans mot dire à la destruction de son pays et de son peuple.

   

Cette histoire fait ressortir deux points importants. Le premier est que la véritable paix n’est pas un sujet de discussion. C’est pourquoi le Bouddha Shakyamuni s’assit sous l’arbre mort et réalisa par son action la paix véritable, transcendant par cette paix véritable les idées de paix et de non-paix. Quand on regarde le monde des hommes, on ne peut pas croire que la paix existe. Quand on discute de la paix, le monde apparaît comme « non-paix ». Mais, originellement, le monde est véritable paix. Arbres, oiseaux, printemps, hiver, automne et nous-mêmes qui sommes assis ici, nous sommes déjà la paix. Nous sommes paix avant même qu’intervienne toute discussion pour savoir si la paix existe ou non. Pourtant, si quelqu’un dit : « Il n’y a pas de paix », et que nous débattions ce point avec lui, nous en arriverons à combattre pour l’idée même de paix. Ce n’est pas la paix véritable.

   

Travailler pour le monde ne se réduit pas à la négociation sur les armes nucléaires. Qui a créé les armes nucléaires ? C’est nous. L’embryon de l’arme nucléaire est déjà présent dans l’esprit de chacun de nous. Souvenez-vous-en. C’est capital. Quand le temps est venu et que les conditions ont été rassemblées, les armes nucléaires ont été créées. Elles n’ont été créées ni par les politiques, ni par les scientifiques. Elles ont été créées par la vie humaine individuelle. Nous devons y regarder de près. L’embryon de l’arme nucléaire, comme de tout ce que créent les hommes, s’enracine toujours dans la vie humaine.

   

Comment réaliser la vraie paix ? Selon le Bouddha Shakyamuni, la vraie paix transcende la question de savoir s’il est possible ou non d’empêcher le roi d’attaquer. Le Bouddha savait manier les armes de cette époque mais il ne s’en est pas servi. Il ne fit que s’asseoir. Seulement s’asseoir est la paix – la paix du Bouddha. Le Bouddha ne prononça aucune parole, son assise était la paix parfaite, la paix véritable qu’il pouvait créer moment après moment. Bien que le Bouddha n’ait rien dit, le roi fut très impressionné par ce que lui, le Bouddha Shakyamuni, se manifestait lui-même en tant que paix véritable qui transcende toute discussion sur la paix.


Retour au silence, Katagiri Roshi (p 38-41)


Alors, comme vous peut-être à première lecture de ce texte, je n'ai pas pu m'empêcher d'y trouver une forme de conte de fées, en quelque sorte, en me disant que malheureusement on ne voit pas dans les situations actuelles de guerre qui pourrait s'asseoir sous un arbre et arrêter une armée.


Est-ce que ça veut dire que nous sommes pires qu’au temps du Bouddha, je ne pense pas, la violence traverse toute l’histoire humaine ; je pense que nous sommes pareils mais que peut-être, nous, nous ne croyons plus à la paix en nous .Nous croyons à la paix par la discussion, par la négociation. Je ne dis pas que c’est mal bien sûr c'est nécessaire mais il me semble que nous avons perdu cette possibilité de croire en une paix véritable, essentielle.


Il nous dit, je trouve que c’est une phrase très forte, que les armes nucléaires n'ont pas été créées par des scientifiques ou par des militaires, mais que l'embryon de ces armes nucléaires est en nous. Il y a une forme d'aveuglement sur la violence qui fait que, même lorsque nous nous engageons pour la paix, « s’engager, parce qu'il le dit bien, c'est par son action que le Bouddha réalisé une paix véritable ; donc même lorsque nous nous engageons pour la paix, il me semble que nous avons perdu cette idée que se rapprocher de la paix exige « un engagement spirituel, ferme et durable » et que nous devons rester en paix en nous-même. C'est difficile mais Bouddha doit continuer à s'asseoir sous l'arbre mort et nous aussi.


Voilà, je pense que nous avons à regarder en nous-même et voir ce qu'il y a à l'intérieur de nous-même.

Qu’est-ce que c’est, et est-ce que c’est possible, d’agir sans violence ? La première fois le Bouddha agit, sans violence, mais la seconde fois ? Quand le roi a continué sa route vers la guerre sans s’arrêter ? 

Est-ce qu'il y a à l’intérieur de nous un embryon d'armes nucléaires ou est-ce qu'il y a la paix du Bouddha ? ...

Est-ce que comprendre la paix du Bouddha assis sous cet arbre mort nous libérera de cet embryon d’armes déjà en nous ?


ree

 
 
 

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