Un texte d’un successeur de Hakuin, Torei Enki pour poursuivre cette approche du bodhisattva ; du vœu de Jizo Sama à guider et protéger jusqu’à notre voeu « envers tous les vivants » dit ce texte qui englobe les « oiseaux et toutes sortes d’animaux ».
Dans ce texte il y a un passage qui m’a posé question, et j’ai trouvé quelques réponses, mais je pense que c’est encore une question ouverte- mais d’abord le texte
Parole des bodhisattvas
En regardant humblement la réalité fondamentale de toutes choses, voici: partout la mystérieuse vérité du Bouddha Ainsi-allé; pas un point, pas un instant qui ne soit révélation de son mystère de lumière.
C'est pour cela que les Maîtres des temps anciens
respectaient du fond du coeur, protégeaient et aimaient
jusqu'aux oiseaux et toutes sortes d'animaux.
C'est aussi pour cela que nous voyons, dans la boisson et la nourriture,
la propre chair des Patriarches
et le corps de Bouddha où son amour pour nous se manifeste. Qui ne leur témoignerait tout respect et gratitude?
Ainsi donc, puisque nous respectons même les animaux et les êtres inanimés,
pensons encore davantage aux humains,
même s'ils refusent la lumière,
et faisons-leur du bien. Et même quand ils nous veulent du mal, nous humilient et nous font souffrir,
recevons tout cela comme encore une manifestation
du grand amour du Bodhisattva:
il veut par ce moyen nous libérer
et effacer la masse de notre ignorance et de nos erreurs
accumulée depuis des temps immémoriaux
par notre égoïsme et notre attachement.
Avec au coeur cette conviction,
nous nous engageons à accomplir toutes choses avec simplicité et confiance. Alors, à chacune de ces pensées,
une fleur de lotus s'épanouira au-dessus de notre tête et un Bouddha y apparaîtra;
alors, tout autour de nous surgira le Paradis de l’Ouest
et la lumière merveilleuse du Bouddha Ainsi-allé
brillera sous nos pieds. Que ce voeu de notre coeur atteigne largement tous les vivants
et que nous parvenions tous ensemble
à la pleine sagesse sans début ni fin.
Maître Torei Enki ( 1721-1792) successeur de Hakuin Zenji
Donc une réflexion en suspens
« Nous voyons, dans la boisson et la nourriture,
la propre chair des Patriarches
et le corps de Bouddha où son amour pour nous se manifeste. »
- Soit puisque les animaux et tout ce qui vit, y compris arbres et plantes, ont/ sont la Nature de Bouddha, alors tout ce qui vit est Bouddha, et quand nous les voyons, nous voyons le Bouddha, le Dharma et par extension les patriarches, càd les Trois Trésors
- Soit, mais un peu étrange pour un descendant de Hakuin ? Boire du thé et manger du riz sont les fonctions essentielles de la pratique, juste cela, rien de spécial
- Soit une autre approche du « rien de spécial », M° Dogen dit que tout ce que nous faisons est « Butsuji », tous les actes quotidiens sont « butsuji »- activité de Bouddha-ils sont l'expression de la réalité ultime, ce qui signifie mettre notre vie entière dans chaque tâche.
Maître Dogen :
« Parce que la terre, l'herbe, les murs, les tuiles et les cailloux sont engagés dans l'activité de Bouddha, ceux qui reçoivent les bienfaits du vent et de l'eau ...sont aidés de façon inconcevable ( merveilleuse, MYO) par la compassion du Bouddha, splendide et impensable ( MYO), et ils s' éveillent intimement à eux-mêmes – à leur véritable nature ». Bendowa
La terre, l'herbe, les murs, les tuiles et les cailloux ; càd tout l'univers réalise l'Eveil du Bouddha de façon inconcevable – et nous aide à réaliser notre propre nature. Nous ne sommes pas séparés, rien n’est séparé du Bouddha, et on y revient, donc des Trois Trésors.
Ainsi c’est de cette idée de non-séparation : tout est Bouddha, tout l’univers réalise la Nature de Bouddha que je comprends ce passage . Ensuite le texte poursuit :
« Ainsi donc, puisque nous respectons même les animaux et les êtres inanimés, pensons encore davantage aux humains, même s'ils refusent la lumière, et faisons-leur du bien. »
Ce texte m’intéresse, plus me touche, parce que d’une part il y a assez peu de textes qui mentionnent les animaux et les êtres inanimés ;d’autre part, parce qu’il continue ainsi : : « Avec au coeur cette conviction, nous nous engageons à accomplir toutes choses avec simplicité et confiance. »
J’aime cet engagement qui nous est proposé, un engagement avec simplicité, pour moi cela veut dire un engagement au quotidien, rien de spécial mais juste nos actions quotidiennes faites avec bienveillance et intention,
Il termine en disant « avec confiance », on revient toujours à ce mot, mot-clé de notre pratique : nous nous engageons avec confiance dans la Voie du Bouddha, et sur notre Chemin de bodhisattva .
C’est le vœu :
« Que ce voeu de notre coeur atteigne largement tous les vivants et que nous parvenions tous ensemble à la pleine sagesse sans début ni fin. »
Photo: Laurent
Bonjour,
Il me semble que ce texte d'Arnaud Desjardins fait écho à celui que vous proposez ci-dessus :
https://volte-espace.fr/tirer-la-couverture-au-soi-arnaud-desjardins/
Un commentaire établit un lien avec Bernard Rérolle, qui m'a fait découvrir zazen ... il y a bien longtemps !
Belle & bonne journée
Jean Marc