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Trouver l'existence parfaite...

«  Je ne suis pas parfait.e ». .. Suzuki Roshi nous dit : «  Nous devrions trouver l'existence parfaite à travers l'existence imparfaite ».

C'est souvent une question pour nous, « parfait/imparfait ». Comment définir ce qui est parfait ? Comment définir ce qui est imparfait ?

On voit que dès que j'attrape un des deux termes, eh bien, il y a le deuxième qui vient avec : dès que je pense à parfait, ça me met en face de l'imparfait. Donc est-ce que je peux être parfaite sans qu'il y ait aussitôt de l'imparfait qui arrive ?

Pour être parfait.e, il va falloir que je trie : « Oui, ça c'est parfait et non, ça c'est imparfait ». Donc, en fait, je suis toujours avec les deux, j’ai besoin de connaître les deux pour pouvoir trier.

À partir du moment où il y a cette dualité, je ne peux pas prendre un seul côté sans attraper l'autre en même temps. Alors, si je veux obtenir parfait sans avoir imparfait, dans notre monde humain, ce n'est pas possible. A partir du moment où j'ai posé que ça c'est parfait, c'est forcément parfait par rapport à une autre chose qui est imparfaite.


C'est la même chose si je dis que ce sac est lourd : ça va être lourd par rapport à ce que moi je ressens comme léger ou comme lourd. Donc non seulement c'est une dualité mais c'est une dualité extrêmement subjective. Il y a d'autres personnes pour qui ce sac, que moi je trouve lourd, sera très léger. Et il y a d'autres personnes pour qui cette chose ou cette façon de faire que je trouve parfaite sera imparfaite.

Souvent, les gens disent, je ne suis pas parfait ou je ne suis pas parfaite. Oui, en effet, enfin, en effet certainement.


Mais vouloir atteindre la perfection, c'est vouloir sortir de notre monde, de notre monde humain. Dans « Libre de soi, libre de tout », Suzuki Roshi nous rappelle que dans notre monde humain : « Tout change ». Vouloir attraper quelque chose et le garder, c’est une illusion complète. Ça veut dire que nous cherchons à trouver une vérité hors de notre monde, c'est-à-dire hors de ce ce qui nous est possible.

Il nous dit que ce que nous devons bien comprendre, plutôt que courir après l’impossible, c’est notre vie.

Que c’est dans cette vie humaine, cette vie de dukkha, mal-être, déception, souffrance etc et seulement là que nous trouvons le plaisir, le plaisir de notre vie, la joie de notre vie.Parce que si nous voulons attraper la joie toute seule ou la paix toute seule, là encore nous essayons de sortir du possible, parce que le contraire de la joie, ça va être la tristesse qui est considérée comme souffrance ; le contraire de la paix, ça va être, je ne sais pas, l’agitation, l'inquiétude, qui sont considérées aussi comme souffrance. Parce que joie et paix, ou perfection sont aussi soumis, comme notre vie, à l’impermanence.


Donc dès que j'essaie d'attraper un côté, joie ou paix, j'attrape forcément l’autre côté. Sinon je suis dans l'illusion, dans un rêve, alors que c'est dans cette vie, exactement dans cette vie impermanente, que nous devons trouver la joie, la paix.

Si on essaye de les attraper sans, dit-il, les chercher à travers nos difficultés et notre souffrance, nous allons faire un effort qui sera vain.

D'abord fondamentalement nous devons chercher comment vivre dans ce monde.

Voilà c'est un court texte mais je trouve qu'il est très dense et je le partage ce matin.


Le texte :

Nous devrions trouver l'existence parfaite à travers l'existence imparfaite. Nous devrions trouver la perfection dans l'imperfection. Pour nous, la toute-perfection ne diffère pas de l'imperfection. L'éternel existe à cause de l'existence non éternelle. Dans le bouddhisme, c'est une hérésie d'attendre quelque chose en dehors de ce monde. Nous ne cherchons pas autre chose que nous-même. Nous devrions trouver la vérité dans ce monde, à travers nos difficultés, à travers notre souffrance. C'est l'enseignement fondamental du bouddhisme.

Le plaisir n'est pas différent de la difficulté. Le bon n'est pas différent du mauvais. Mauvais est bon; bon est mauvais. Ce sont les deux côtés d'une même pièce. L'Illumination devrait donc être dans la pratique.


C'est cela bien comprendre la pratique, et bien comprendre notre vie. La seule manière d'accepter la vérité de l'impermanence, c’est de voir la vérité de ce monde.Si vous ne comprenez pas comment accepter cette vérité, vous ne pouvez vivre dans ce monde.

Vous aurez beau essayer d'y échapper ( d’échapper à la vérité de l’impermanence) , votre effort sera vain. Si vous pensez qu'il y a un autre moyen d'accepter la vérité éternelle que tout change, c'est là votre illusion. Cela est l'enseignement fondamental montrant comment vivre dans ce monde. Quels que soient vos sentiments à cet égard, vous devez l'accepter.  Vous devez faire cette sorte d'effort. »

« Libre de soi, libre de tout » Shunryu Suzuki Points Sagesse


L’effort non pas de sortir du monde, mais d’accepter d’y être. Est-ce à dire que nous n’avons pas besoin de faire d’ effort pour se changer, avancer, d« perfectionner » ; un effort, oui , si c’est pour « se chercher soi même » : chercher ce que nous sommes au-delà de nos attentes, de nos illusions, au-delà de ce que nous ne pourrons jamais attraper, comme nous aimerions attraper la perfection, ou la joie ou la paix, et les garder avec nous pour toujours. Faire l’effort d’être, juste d’être.

Présent.e, les mains ouvertes, j’abandonne mes illusions de perfection infinie, et je réponds à ce qui se présente dans le flux de ce monde toujours changeant.


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