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  • Photo du rédacteurJoshin Sensei

Ne rien saisir, ne rien rejeter

Ne rien saisir, ne rien rejeter c'est dans ce sens là je crois que Harada Roshi nous dit qu'on n’a rien à faire ; ce n'est pas qu'on n’ait rien à faire puisqu'il dit toujours « faire zazen » mais il faut faire zazen de façon ouverte, ça veut dire comme une conclusion, comme un aboutissement, mais pas comme un moyen pour une fin. Tous les textes du Zen à commencer par Maître Dogen nous disent :zazen n’est pas un moyen. M° Dogen dans le Fukanzazengi Instructions pour zazen :

«  Zazen n'est pas une méditation échelon-après-échelon. ( Pas une méditation progressive) C'est plutôt la pratique simple et plaisante d'un Bouddha, la réalisation de la Sagesse de Bouddha. »

( C’est vrai que c’est une phrase qui a surpris un certain nombre de pratiquants au fil du temps...quand vous faites une retraite, ou une nuit en méditation, «  plaisant » n’est pas toujours le premier mot qui vient à l’esprit!) Mais M° Dogen ne nous parle pas des 5 flux qui composent le moi, ni des sensations agréables ou désagréables, pas de notre ressenti...Pas plus du ressenti d’ailleurs quand tout est calme et parfait, sensation plaisante, qui nous fait croire, voilà ça y est, j’y suis ! Il nous parle de notre véritable Nature qui est zazen.


Il y a une expression dans le Zen qui dit : «  Les petits nuages blancs qui flottent , sans saisir, sans rejeter, traversent le grand ciel bleu »


On ne fait pas zazen pour aller vers l’Eveil, mais on fait zazen parce qu'on est déjà Eveillé ; donc c'est dans ce sens-là que tout est bien déjà.

Nos yeux sont déjà ouverts, dit Harada Roshi, mais d'une certaine façon ne le savons pas, nous ne le réalisons pas, et c'est à travers zazen que cette ouverture des yeux va être réalisée.


Fukanzazengi :« Arrêtez de courir après les mots et les lettres, apprenez à vous retirez en vous-même et à méditer en vous connaissant vous-même. Alors corps et esprit vont naturellement se dissiper et votre nature de Bouddha originelle va apparaître. » C’est là, la pratique simple et plaisante d’un Bouddha !

Quand Harada Roshi dit :« Quoi que vous fassiez et quoi que vous pensiez, tout est déjà accompli » ça veut dire l'Eveil est là, à chaque instant sous nos pieds même si parfois ça nous paraît absolument incroyable quand on se regarde et quand on regarde le monde autour de nous !

 Nous nous asseyons et à ce moment-là, lorsque nous avons vraiment compris que nous ne nous asseyons pas pour attraper quelque chose, pas pour nous débarrasser de quelque chose, alors, ni saisir, ni rejeter, nous nous asseyons dans la plénitude de l’Eveil.

« Plénitude », c'est un mot que j'aime beaucoup que j'ai déjà utilisé et que j'ai trouvé dans M° Dogen. Instructions… :« Corps et esprit vont naturellement se dissiper et votre nature de Bouddha originelle va apparaître. »

C'est la fin de cette séparation entre moi et le monde, cette séparation entre moi et les autres, ce qui fait que moi je me sens sujet et que tout autour de moi ce sont des « objets », cette séparation s'annule.


Instructions… :« Pratiquer la Voie de tout son cœur est en soi Eveil – pas de fossé entre pratique et Eveil, ni entre zazen et vie quotidienne. »

Zazen c'est le moment de la non-séparation et ça c'est la réalisation du Satori. Ça c'est la réalisation complète du Dharma.

On pourrait peut être dire que c’est Bouddha rencontrant Bouddha ; quand nous voulons saisir, nous voulons attraper Bouddha, quand nous voulons rejeter, nous voulons enlever ce que nous pensons de « non-Bouddha » en nous, mais en fait

 puisque nous sommes déjà Bouddha, il ne nous reste plus qu’à « réaliser », laisser apparaître notre Nature de Bouddha, et alors, plus rien à chercher, c’est Bouddha rencontrant Bouddha !

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 « Quand une seule personne fait zazen, même une seule fois, elle devient imperceptiblement ( sans la perception es 5 skandhas) un avec chaque chose et avec toutes les myriades de choses et emplit complètement le temps ; si bien qu’ à l'intérieur de cet univers sans limites, à travers le passé, le futur et le présent, elle remplit le travail éternel et sans fin de guider les êtres vers l'Eveil” Bendowa 


Pour M° Dogen nous sommes déjà éveillés, mais il reste la nécessité de réaliser, ou manifester ou encore il dit parfois vérifier cette Nature de Bouddha.

Il dit bien que le Dharma emplit complètement chaque personne, toutefois sans la pratique, lorsqu’il n'y a pas la présence à soi-même, et donc à toutes les choses, c’est indissociable, ce Dharma ne se manifeste pas.

Il ne s’agit pas de saisir, mais de lâcher, afin de laisser le Dharma se manifester à travers nous. C’est « incompréhensible », nous ne pouvons pas l’attraper avec notre compréhension.


« Le sens du mot Eveil n'est connaissable que dans l'Eveil même ». Sutra de Vimalakirti


Chaque chose n’est connaissable que lorsqu’elle est : le mouvement de la course n’est connaissable, c’est-à-dire réalisé, manifesté, que dans la course, le goût de l’eau que lorsqu’on boit, et la joie de la vie que lorsqu’on vit...






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