top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurJoshin Sensei

LA PAROLE JUSTE

Dernière mise à jour : 30 sept. 2022


Pourquoi est-ce important spécialement en ce moment ? Parce que nous sommes tous encore plus abreuvés de paroles, que nous n’arrivons pas à faire le tri, ce qui est sûr, ce qui ne l’est pas, la bonne foi, la mauvaise foi… mais ce que nous pouvons faire c’est faire attention à nos propres paroles, et garder quelques habitudes simples. Nous avons l’impression que tout se résume à ne pas mentir. Mais la réalité est beaucoup plus vaste. La parole juste nous invite à prêter attention à ce que nous disons pour ne pas blesser avec nos mots, pour ne pas exagérer un fait, pour apaiser une situation.

Nous avons fait plusieurs retraites sur ce thème, en essayant de réfléchir aux situations qui se présentent au quotidien, et à la façon de suivre ce précepte...Pas facile! Nous avons posé quatre cas de figure.


Mais d'abord un rappel:

Thich Nath Han « La parole juste est faite de quatre aspects :

- dire la vérité. Quand c’est vert, on dit que c’est vert et non violet.

- ne pas avoir la langue fourchue. On ne dit pas quelque chose à quelqu’un et le contraire à quelqu’un d’autre. Bien sûr, on peut décrire la vérité de différentes manières pour aider la personne qui nous écoute à comprendre ce que l’on veut dire, mais on doit toujours se conformer à la vérité.

- ne pas prononcer de paroles dures et blessantes. On s’abstient de crier ou de dénigrer, on n’encourage pas la souffrance et on ne crée pas de haine. Même ceux qui ont bon cœur et ne veulent pas blesser les autres laissent parfois échapper des paroles toxiques de leur bouche. Dans notre esprit il y a des graines d’éveil ainsi que de nombreuses formations internes perturbatrices (samyojana). Lorsqu’on prononce des paroles toxiques, cela peut vite devenir une énergie d’habitude. Nos paroles ont un pouvoir énorme. Elles peuvent former des créations internes chez les autres, leur faire perdre leur but dans la vie et parfois même les conduire au suicide. Il ne faut pas l’oublier.

- ne pas exagérer ni embellir. On ne dramatise pas les choses, on ne cherche pas à les embellir, à les empirer ou à les exagérer d’une quelconque manière. Si quelqu’un est juste un peu irrité, on ne dira pas qu’il est furieux. La pratique de la parole juste, c’est essayer de changer nos habitudes pour que nos paroles viennent du Bouddha qui est en nous et non de nos graines négatives. La parole juste est basée sur la pensée juste. TNH Le Coeur des Enseignements du Bouddha


PAROLE JUSTE (avec questionnaire ci-dessous)


« Parler moins ou garder le silence, renoncer à certaines conversations, pratiquer la solitude mentale, sont d’un grand bienfait. Le Bouddha a mentionné à de nombreuses reprises la parole juste, une étape du Noble Chemin Octuple.

C’est un des cinq préceptes : dire la vérité (…).

Le Bouddha a consacré un discours entier à la parole : L’exposition de l’absence de conflit. Il a développé ce sujet pour montrer que par un usage inconsidéré la parole est génératrice de conflits. Ayya Khema, être une île.

Réfléchissons comment appliquer les préceptes contenus dans ce Soutra, en fonction des circonstances:

1. Vous voulez dire quelque chose - vous êtes avec des amis, autour de la machine à café, dans la salle des profs, à un repas de famille… la conversation est générale – vous avez envie d’y prendre part et justement on parle de qqn qui est là, ou que vous connaissez -

et là vous revient à l’esprit la parole just(Canon Pali)


« Qu'appelle-t-on, ô moines, la parole juste?


« C'est éviter de dire des mensonges, éviter de calomnier, éviter de parler de façon haineuse ou injurieuse, éviter les paroles frivoles ou le bavardage futile. Moines, éviter ces quatre façons négatives de parler est appelé la parole juste. »


- Si vous voulez dire quelque chose qui pourrait être désobligeant et qui n’est pas vrai, ne pas le dire. Semble assez simple, c’est à la fois faux – un mensonge et désobligeant : se taire, on le comprend facilement .

- Si vous savez quelque chose, ou voulez dire quelque chose qui est vrai, et qui pourrait blesser : ne pas le dire.

( vrai : ne suffit pas ! Vous devez regarder les circonstances : comme le dit le Bouddha à son fils Rahula : « Ce que je veux dire, est-ce que cela va mener au chagrin pour moi, au chagrin pour les autres, ou aux deux ? Est-ce une parole maladroite aux conséquences douloureuses, aux résultats douloureux ? » N’ayons pas bonne conscience en nous disant « mais c’est vrai ! Nous savons bien quand nous allons dire quelque chose qui soit va blesser la personne devant vous ou si on le lui rapporte, )


- Si vous voulez dire quelque chose qui est aimable et qui n’est pas vrai, ne le pas le dire : c’est une tentation ! Pourquoi ne pas le dire : manque de confiance, la parole doit être vraie, c’est une question de confiance : comment vous croira-t-on si vous avez menti une fois ? La personne même si vous êtes sincère ne vous croira plus. Il est extrêmement difficile de revenir sur l’idée qu’on a d’une personne ; votre relation avec elle en sera changée)


- Si vous savez quelque chose qui pourrait être aimable et qui est vrai, trouvez le moment pour le dire. Le moment juste ! C’est très important, on peut avoir envie de dire qqc tout de suite, mais est-ce que la personne est prête à entendre ? Ou est-ce que ça va tomber dans des oreilles sourdes… ?


Que faire ? Ayya Khema nous a donné quelques pistes:

1. Parler moins ou garder le silence : comment faire pour quand on vous demande, et toi qu’est-ce que tu en dis ? Tu la connais ? Etc..quelles stratégies ?!


2. Renoncer à certaines conversations on voit bien quand on e dit après coup, je n’aurais jamais dû dire cela ! On peut repérer les circonstances où on est « entrainé », et où on finit par trop parler ?...et les éviter..autant que possible


3. Pratiquer la solitude mentale : éviter le bavardage. C’est un point qui a été beaucoup discuté pendant les retraites portant sur la parole juste : le bavardage est il évitable, ou est-ce une sorte d’obligation sociale, qu’on ne peut pas éviter sans se mettre à l’écart des amis, collègues, etc. sans être mal jugé.e, sans se sentir exclu. E etc


Tout dépend de ce qu’on entend par « bavardage » ; Au temple par ex, pendant les pauses thé, nous parlons, mais nous ( les nonnes) essayons de diriger les paroles vers des sujets ne prêtant pas à conséquence : nous parlons du potager, de l’installation du temple, de la gentillesse des voisins( vrai et agréable! ), etc.

Il y a plein de choses à dire qui ne parle pas de quelqu’un, d’une situation etc ! C’est du bavardage-lien, du bavardage pour dire qu’on est contents d’être ensemble, le partage d’un moment qui n’apporte aucun désagrément à quiconque.


Comment classeriez-vous ces propositions :

- de la plus importante à la moins importante ?

- de la plus facile à la plus difficile à suivre pour vous?


La base de la parole juste : l’attention juste !











108 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page