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  • Photo du rédacteurJoshin Sensei

Face à la violence: la lumière

Dernière mise à jour : 30 sept. 2022

Faut-il parler du Parinirvana alors que nous sommes dans ce moment de violence et de guerre en Ukraine?

Le Bouddha a été confronté à deux guerres , deux fois un roi voisin a essayé d'envahir le territoire gouverné par son père, près de Kapilavastu. La première fois, le Bouddha s'assit sous un arbre à la frontière, et lorsqu'arriva l'armée ennemie, il parla au roi qui la dirigeait, lui montrant à la fois son avidité et les souffrances qu'il allait causer. Cette fois-là, le roi fit demi-tour avec son armée. La fois suivante, un autre roi se présenta, et cette fois, il n'écouta pas le Bouddha et porta la guerre.

Aujourd'hui, en ce deuxième jour de guerre, bien sûr nous allons faire ce que nous pouvons dans le monde: aide, soutien; mais il me semble d'autant plus important que nous puissions retrouver la lumière, en nous, et dans les Enseignements. Il ne s'agit pas, comme nous l'avons vu dans ce soutra, de nous extraire, de nous couper du monde; mais au contraire d'y être entièrement présent, avec compassion, avec attention quant aux conséquences de nos actes. Le soutra nous montre le Bouddha Eveillé, en Nirvana, comme un être profondément concerné par tout ce qui se passe autour de lui.

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Ill. Sopheap Pich



Dans ce texte, le Parinirvana Soutra, nous voyons une personne dans le monde : aller, venir, accepter une invitation ; une personne qui se tourne vers les autres : les rencontrer et enseigner, expliquer le Dharma. Et on nous montre aussi la présence du corps, corps malade, corps affaibli, mais qui ne fait pas obstacle.

Une personne qui agit à partir de la compassion : voir clairement une situation, voir ce qu’elle peut amener, et prendre des précautions pour qu’il n’y ait pas de souffrance. Attention tournée vers les autres, compassion, coeur tranquille; vraiment le Nirvana, loin d'être fermeture, est au contraire ouverture vers tout ce qui nous entoure, même les devas ...


Par exemple : il semble que l’état du Bouddha se soit aggravé après le repas offert par Cunda ( polémique…) il pense que Cunda pourrait s’en faire reproche, ou être accusé par la Sangha. Voilà le texte : Plus tard, le Bouddha dit au Vénérable Ananda : « Il se pourrait, Ananda, que Cunda le forgeron soit pris de remords se disant : « C’est de ta faute, ami Cunda,c’est à cause de ta mauvaise action que le Tathagata a atteint le nibbāna ultime après avoir pris son dernier repas chez toi ! » Mais le remords de Cunda devrait être chassé par ces mots : « C’est par ton mérite, Cunda, c’est par ta bonne action, que le Tathagata ait atteint le nibbāna ultime après avoir pris son dernier repas chez toi ! Car, ami Cunda, j’ai entendu et compris, de la bouche même du Bouddha, que deux offrandes de nourriture portent de très grands fruits : l’une est l’offrande de la nourriture que le Tathagata a mangée juste avant d’atteindre l’Eveil et l’autre celle avant laquelle il atteint le nibbāna complet. Ces deux offrandes de nourriture sont plus bénéfiques et profitables que nulle autre. L’action de Cunda aura pour conséquence une longue vie, une belle apparence, le bonheur, la renommée, le paradis et la noblesse. » Ainsi, Ananda, le remords de Cunda sera chassé. »


Non seulement le Bouddha fait en sorte que Cunda n’ait pas de remords, mais il prend soin qu’il ne puisse être critiqué, accusé par la Sangha, en expliquant à Ananda la gratitude du Bouddha pour ce repas.

Aucune indifférence donc, ni pour l’acte mondain de prendre un repas, - puisqu’en fait c’est lui qui fait un don, en donnant l’occasion de faire un don ! Attention pour la personne qui l’offre, et attention pour les moines qui prononceraient des paroles injustes en accusant Cunda.


Suite du texte : Le Bouddha dit : « Ananda, traversons la rivière Hiraññavati et allons à la forêt de salas des Mallas, près de Kusinara. » « Très bien, Maître », dit Ananda et le Bouddha, accompagné de nombreux moines, franchit la rivière et se dirigea vers la forêt de salas. Là, le Bouddha dit : « Ananda, prépare-moi un lit entre ces deux arbres salas, avec la tête au nord. Je suis fatigué et je souhaite m’allonger. » « Très bien, Maître », dit Ananda et c’est ce qu’il fit. Ensuite le Bouddha s’allongea sur le côté droit, dans la posture du lion, couché sur le côté droit, un pied posé sur l’autre, attentif et clairement conscient.

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L’attention portée aux autres, l’aspiration à expliquer le Dharma pour aider les autres à atteindre eux aussi la Libération, est une constante de l’attitude du Bouddha tout au long de sa vie, et jusqu’à ses tout derniers moments.


Les derniers actes du Bouddha

- Il demande à Ananda de laisser passer Subuddha, un ascète errant qui veut l’interroger sur un point de la doctrine, il lui expose l’Octuple Sentier. Subhadda prend refuge, demande au Bouddha l’ordination. le Bouddha dit à Ananda : « Que Subhadda soit ordonné ! » « Très bien, Maître », dit Ananda. Il est le dernier moine ordonné par le Bouddha.
 Subhadda obtient la Réalisation ; c’est une personne âgée, déjà très malade : ayant entendu le Bouddha, il se met à l’écart, s’allonge et entre dans le Parinirvana juste avant le Bouddha. Comme si Le Bouddha avait voulu montrer une dernière fois que quelqu'un qui suivrait son enseignement peut atteindre ainsi l'Eveil dans cette vie.

- Il étend sa compassion à tous ( même aux devas, car il va demander à un des moines présents de se pousser un peu, car il le cache à la vue des différentes déités rassemblées pour voir encore une fois le Bouddha ! ) Anecdote un peu étrange pour nous, mais qui dit qu’il n’y a pas d’êtres vivants dont il ne prenne soin. Cela peut rappeler les Jatakas, et la nécessité- que nous avons à réapprendre !- de prendre soin de tous, d’être attentif à tous, à chaque instant.

- Le Bouddha donne des instructions sur ce qui devra être fait de son corps : il donne tous les détails sur la crémation et ses reliques

- Le Bouddha console Ananda qui pleure.
 ( Corps-Samsara!) - Le Bouddha fait l’éloge d’Ananda devant la Sangha des moines, louant sa fidélité et sa gentillesse. Il ajoute qu’Ananda choisissait toujours le bon moment pour lui amener les visiteurs, et qu’il méritait bien son nom, (Ananda= Joie) sachant rendre heureux tous ceux qui - Le Bouddha envoie Ananda prévenir les Mallas de Kusinara de son entrée prochaine dans le Parinirvana.

- Enfin , juste avant le Parinirvana, le Bouddha demande par trois fois aux moines qui l’entourent s’ils ont encore des questions à lui poser, mais les moines restent en silence.

Comme il n’y a plus de questions, étant assuré que tous ses disciples ont compris son enseignement, le Bouddha va pouvoir entrer dans le Parinirvana.

- Auparavant il va prononcer ses dernières paroles sur l’Impermanence et sur la pratique de l’Attention pour encourager la Sangha : «Il est dans la nature de toute chose conditionnée de se désagréger. Alors faites tout votre possible, inlassablement, en étant à tout moment pleinement attentifs, présents et conscients. »

J’ai enlevé un certain nombre d’évènements, mais tout ce qui est dit se trouve dans différentes versions du Soutra.


Je l’ai dit ce qui compte pour moi c’est comment nous vivons ce soutra, et comment il va vivre à travers nous.

Parce que notre monde a vraiment besoin de compassion, d'attention et de lumière


Recommandation pour retrouver les extraits du texte, les études faites par les pratiquants sur Nirvana/Parinirvana, Ananda, etc :

Le livret de la Sangha de Joshin Sensei


Extraits de

-Le dernier voyage du Bouddha Mohan Wijayaratna


- Soutra de l’Ultime Voyage Jin Siyan éd. You Feng


- Mahaparinibbana Sutta Trad. Fr J. Schut





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