Nous sommes le cerisier en fleurs rencontrant le cerisier en fleurs, un être humain rencontrant un autre être humain, un sourire rencontrant un sourire...
le temps rencontrant le temps...Nous devenons un, sans séparation, et c’est ainsi que nous prenons vriament soin du monde, des autres et de nous.
La nature de la montagne est complètement différente quand nous nous sommes séparés d’elle en tant qu’observateurs, et quand nous sommes la montagne avec notre corps et esprit en entier. Quand nous sommes intimes avec quelque chose, cette chose n’existe plus et nous non plus.
GASSHO
Il n’y a aucune façon d’en parler, de le juger, l’analyser ou le classer par catégorie. Cela remplit l’univers entier.
Ce n’est ni « beau », ni « laid », ni « grand, ni « petit » : c’est.
Maître Dôgen dit : « Lorsque l’on écoute les sons avec son corps et esprit entier, qu’on voit les formes avec son corps et esprit entier, on les comprend intimement. »
Comprendre intimement ne veut pas dire obtenir une information. C’est la réalisation, un saut d’un niveau de conscience et notre façon de nous percevoir nous-même et l’univers change radicalement et une nouvelle façon évidente commence à guider nos actions.
Parce que réaliser les montagnes en tant que notre propre corps et esprit nous transforme. « Les montagnes » sont toute forme – toutes les choses, tous les êtres sensibles et les êtres insensibles, et ni sensible ni insensible.
Chaque chose devient notre corps et notre esprit, et nous sommes corps et esprit un avec chaque « chose »( être, etc)
Réaliser toute forme comme son propre corps et esprit, c’est demeurer dans un univers qui est sans limite, un univers qui n’a ni commencement ni fin.
Vous n’avez ni commencement ni fin. Alors comment allez-vous prendre soin des montagnes et les rivières, comme de votre propre corps et esprit, le corps et l’esprit de l’univers ?
Les seules limites qui existent sont celles que nous avons dressées nous-mêmes. Retirez les œillères, cassez les chaînes, repoussez les murs de votre cage, et faites un pas de plus.
Quand vous avez fait ce pas, reconnaissez-le, lâchez prise, et faites un pas de plus. Et quand vous arrivez finalement à l’éveil, en intimité avec tout votre corps et votre esprit, reconnaissez-le, lâchez prise, et faites un pas de plus.
Ce genre de pratique est, a toujours été, et sera toujours la pratique sans fin de tous les bouddhas et des ancêtres. En pratiquant de cette façon, vous actualisez leur véritable être, leur véritable vie. Vous donnez vie au Bouddha.
Quand nous allons profondément en nous, quand nous nous engageons entièrement dans la pratique du Dharma, cette pratique devient la pratique de tous les bouddhas du passé, du présent et du futur.
C’est la vérification et l’actualisation de l’éveil du Bouddha Shakyamuni et de tous les bouddhas antérieurs. C’est aussi la pratique et la vérification de ces montagnes et ces rivières, et de votre vie et de ma vie, la vie des anciens, des sages, et des êtres ordinaires.
« L’apparence des montagnes est complètement différente quand nous sommes dans le monde regardant les montagnes à distance et quand nous sommes dans les montagnes rencontrant les montagnes. »
Nous sommes le cerisier en fleurs rencontrant le cerisier en fleurs, un être humain rencontrant un autre être humain, un sourire rencontrant un sourire, le temps rencontrant le temps...Nous devenons un, sans séparation, et c’est ainsi que nous prenons vraiment soin du monde, des autres et de nous.
John Daidoo Lori sur Mountains and Water Sutra . Shobogenzo de M° Dogen
trad. Fr Joshin Sensei commentaires Joshin Sensei
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