Passer à notre tête, après les placards...colères, peurs, rancoeurs, etc...comme un placard bien rempli, qu’on va vider aussi, pour faire de l’espace, faire de la lumière. Ou, plutôt que vider, laisser..s’évaporer, peut être...
Wanshi l’Illumination silencieuse :
« Le champ du vide sans limites est ce qui existe depuis le tout début. Vous devez purifier, prendre soin, écraser, balayer toutes les tendances que vous avez fabriquées et qui sont devenues habitudes. Alors vous pouvez vous installer dans le cercle lumineux de la clarté. Le vide complet n'a pas d'images, l'indépendance pure ne s'appuie sur rien. Cela ne fait que répandre et illuminer la vérité originelle qui n'est pas touchée par les conditions extérieures. Ainsi nous explique-t-on : réaliser qu'aucune chose n'existe.
Dans ce champ, vie et mort n'apparaissent pas. La source profonde, transparente jusqu'au tréfonds, peut irradier sa lumière et répondre sans obstacles à chaque particule de poussière, sans s'y attacher. La subtilité de l'écoute et de la vue transcende les simples sons et couleurs. L'ensemble fonctionne sans laisser de traces, et réfléchit sans obscurcir.
Tout naturellement l'esprit et les dharmas se présentent et s'harmonisent. » Hongzhi
« Répondre sans obstacles à chaque particule de poussière, sans s'y attacher »
Quels sont les moyens habiles qui peuvent nous aider à faire naître et conserver en nous cette joie, à la fois joie « mondaine » vécue au plus près de nous-mêmes, et joie partagée avec les autres, mudita joie non-égoïste ? Comment mettre dans notre vie cette source profonde qui irradie la lumière ? D'abord doit-on cultiver la joie, ou juste la laisser apparaître , se réjouir quand elle est là, puis la laisser partir ?
Je dirais « les deux » : nous recevons des moments de notre vie comme des cadeaux : le visage lumineux d'un enfant qui nous sourit, les fleurs de cerisier qui emplissent le ciel, la joie de lire la joie sur le visage d'une personne, - je ne cite pas les moments où il nous arrive de bonnes choses, désirées, attendues, la joie extérieure.
Sachons reconnaître ces moments, et les vivre et laisser partir avec grâce. Mais le reste des jours ?
D'abord pour vivre ces moments, il faut les « voir » - enfermés en nous-mêmes, nous passons le plus souvent à côté. ( le nez dans l'ordi, le smartphone, la tablette...?! les yeux fixés sur nos contrariétés, problèmes, projets, attentes ?! )
Les voir, ces moments de grâce, demande une ouverture, une présence.
Il faut prendre le temps aussi de les vivre, pas passer à côté en courant pressé que nous sommes de là-bas, de la suite, d'autre chose.
Et puis, nous l'avons lu dans les textes, notamment les 4 Nobles Vérités, que dukkha, jalousie, envie, regrets, etc tout cela obscurcit notre esprit, le rétrécit et nous éloigne de la joie. A nous de savoir être assez « Daï » vaste, généreux pour tout accueillir, même nos déceptions, nos blessures, et savoir nous réjouir avec ceux qui se réjouissent (de façon positive, pas du malheur des autres ! Bien sûr!)
Pour nous aider, nous pouvons prendre un temps de zazen pour en faire une méditation sur la joie, comme on fait parfois une méditation sur metta : nous commençons par être joyeux pour nous-mêmes, d'être entrés dans la Voie du Bouddha et de pouvoir nous asseoir.
Puis nous pensons au bonheur des personnes qui nous entourent que nous aimons, les moments où ils ont été heureux, ce qu'il y a d'heureux dans leur présent ; de là nous agrandissons à ces personnes moins proches, connaissances, voisins, parfois seulement le souvenir de les avoir vu sourire, et nous pensons ensuite à toutes les personnes que nous allons croiser dans la rue aujourd'hui, nous nous réjouissons à l'idée des moments joyeux ou heureux qu'ils ont vécu...
Ensuite, débarrassés – au moins un peu- de ces émotions négatives, il s'agit je crois de tourner notre esprit vers. Quand nous prenons conscience à travers zazen de la rumination mentale qui nous accompagne la plupart du temps, nous pouvons « débrancher » et laisser plus d'espace se balader dans notre tête. Nous pouvons utiliser pour cela la respiration, la marche méditative, la récitation intérieure de sutras...Tournant notre esprit vers plus d'espace, abandonnant tout ce qui l'emplit sans cesse, nos ruminations, nos répétitions, nous commençons à mieux respirer, comme quand on a débarrassé une pièce de tout ce qui l'encombrait, et qu'on s'aperçoit qu'elle est spacieuse, et que le soleil y entre...
Cet espace est liberté, et cette liberté est joyeuse.
Et la joie « mudita » : Cet espace est aussi le lieu, le moment, où nous rencontrons les autres : « Avec le temps qui passe, je deviens les autres, et les autres deviennent moi.. . » Ici mudita, la joie, rejoint karuna et metta, nous avons envie de prendre soin des autres, et nous souhaitons qu'ils nous rejoignent dans la joie. Nous ne pouvons plus que souhaiter le bonheur des autres.
Alors nous arrivons à notre 1er Voeu, le vœu de bodhisattva, le vœu de l’Entrée de la Voie : que tous les êtres soient heureux à travers l'Eveil, qu'ils mettent fin à la souffrance et à l'ignorance, et que je puisse les y aider...
« Le champ du vide sans limites est ce qui existe depuis le tout début. Vous devez purifier, prendre soin, écraser, balayer toutes les tendances que vous avez fabriquées et qui sont devenues habitudes. Alors vous pouvez vous installer dans le cercle lumineux de la clarté. »
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