Harada Roshi nous dit souvent : faire zazen pour laisser apparaître notre véritable Soi...mais comment ?Voici ce que raconte Suzuki Roshi, beaucoup vont s’y reconnaître… !
La semaine dernière, une petite fille de l'école du dimanche me voyant assis en zazen m'a dit: « Je peux le faire.» Elle s'est assise, les jambes croisées, et elle a poursuivi:« Et maintenant? Et maintenant? » Sa question m'a beaucoup intéressé parce que beaucoup d'entre vous me posent la même. Vous venez ici chaque jour pratiquer zazen et vous me demandez: « Et maintenant? Et maintenant? ».
Je ne crois pas pouvoir vous totalement expliquer ce point. A cette question, il n'existe pas de réponse toute faite. C'est à vous de la trouver. ..
Extrait de « Libre de soi, libre de tout » de Suzuki Shunryu Roshi. Ed. Seuil
Alors j’ai cherché dans M° Dogen, sûre de justement ne pas trouver de réponse, mais quelques guides...
M° Dogen écrit dans le chapitre Roi des Samadhis, du Shobogenzo :
« Comme le soleil illumine et rend le monde neuf, la méditation assise (zazen) ôte l'obscurité de notre esprit et éclaire notre corps, si bien que la fatigue est mise de côté ».
Dès le début, nous comprenons que zazen se fait corps et esprit, ce n’est pas une « pensée », mais une pratique avec le corps : Corps et esprit un, ceci revient tout au long de ses textes.
« Rassemblez vos pensées qui vous distraient, et votre esprit dispersé à l’intérieur de votre zazen. Il gardera votre coeur et votre esprit de l’agitation. »
Ce n’est pas rien d’avoir une fondation dans notre vie quotidienne qui permette « au singe et au cheval* » de se calmer, nous permettant ainsi de faire l’expérience de la clarté de l’esprit lorsque les émotions qui nous agitent sont calmées.
Cela ne veut pas dire que nous n’ayons plus de sentiments profonds, ni que nous devenions capables d’éviter les conditions extérieures, ou intérieures, qui nous troublent ou nous contrarient habituellement.
Au contraire, M° Dogen pense que nous devons faire un effort pour englober tout ce qui vient dans notre vie, sans réserve, comme tout ce qui se passe dans notre méditation : « Lorsque vous êtes complètement présent, là où vous êtes n’est plus large ni étroit, vous êtes libérés des limites. »
Être complètement présent dans une situation que nous n’avons pas crée, que nous ne pouvons pas contrôler, établit une base mentale et émotionnelle stable au milieu de la confusion dans laquelle nous vivons le plus souvent…
* Le singe qui essaie d’attraper tout ce qu’il voit, le cheval qui galope dans tous les sens sont deux images pour décrire notre esprit...Arrêtez-vous un instant, regardez votre esprit...vous en verrez la justesse !
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