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  • Photo du rédacteurJoshin Sensei

Arrêtez de vous cramponner!

Etudiants de la Voie, vous n’arrivez pas à l’Illumination parce que vous vous cramponnez à vos vues anciennes ( c’est-à-dire à votre façon de penser habituelle, à vos opinions ).

Sans savoir qui vous a appris cela, vous pensez que « esprit » est une fonction de votre cerveau, qu’« esprit » est pensées et discrimination.

Quand je vous dis que « esprit » est herbes et arbres, vous ne le croyez pas. Quand je parle de « Bouddha », vous pensez que Bouddha doit avoir des caractéristiques physiques précises et un halo doré. Quand je dis que Bouddha est tuiles cassées et cailloux, vous êtes surpris.


Ces vues auxquelles vous vous accrochez ne vous ont pas été transmises par votre père ; elles ne vous ont pas été non plus apprises par votre mère.

Vous y croyez sans raison particulière, seulement pour avoir écouté depuis longtemps tout ce qu’on dit autour de vous.


Donc, puisque ce sont les mots mêmes des bouddhas et des ancêtres ( au sens où : puisque vous écoutez ce qu’on dit autour, alors choisissez plutôt d’écouter les bouddhas et les patriarches ! ), quand il est dit que « esprit » est herbes et arbres, vous devez comprendre que herbes et arbres sont « esprit » ; et si l’on vous dit que Bouddha est tuiles cassées et cailloux, vous devez peser que tuiles cassées et cailloux sont Bouddha ( quel retournement ! ).

C’est ainsi, en modifiant votre attachement ( à vos opinions personnelles ; M° Dogen a souvent insisté sur le fait que notre tout premier attachement était l’attachement à nos opinions), que vous atteindrez la Voie. ( Tant que vous vous faites une idée de la Voie, les Enseignements, zazen..etc..sans voir que ces idées ne sont basées que sur ce qui flotte autour de vous, à travers les idées reçues de chaque époque et génération - école, milieu social, media...vous ne saurez pas « voir »- un mot toujours présent chez M° Dogen-les choses comme elles sont. Ce n’est qu’en étudiant les paroles des Bouddhas et des ancêtres, et en pratiquant un zazen « ayant rejeté corps et esprit » que vous atteindrez la Réalité « telle ».)

Un Ancien a dit : « Bien que le soleil et la lune brillent, les nuages les cachent. Bien que les grappes d’orchidées soient sur le point de fleurir, le vent d’automne les fait se flétrir. »

On trouve ces images dans un texte les comparant à un mauvais roi et ses ministres. On pourrait le réécrire ainsi : « Même si les nuages flottants cachent le soleil et la lune, ils finiront par disparaître ; même si le vent d’automne fait se faner les orchidées, elles refleuriront. » Si le roi est assez intelligent, ses mauvais ministres ne le feront pas changer d’avis. C’est la même chose pour garder le Bouddha-Dharma : même si des idées mauvaises ( c’est-à-dire porteuses de souffrance pour vous et autrui ) s’élèvent, si vous restez stable, et si vous gardez fermement votre aspiration (à la pratique de la Voie), et votre pratique, alors les nuages disparaitront, et cessera le vent d’automne.


Shobogenzo Zuimonki Paroles de M° Dogen à ses disciples transcrites par son disciple Koun Ejo.

Traduction de Joshin Sensei à partir du texte anglais d’Okumura Roshi édité par l’Ecole Soto.

En italiques : précisions et commentaires Joshin Sensei

Recommandation du texte : lâchez vos points de vue et vos opinions pour étudier les paroles des personnes de la Voie. C’est un point qui est complètement actuel : nous lisons, nous entendons parler du « Zen » et Bouddha sait si ce terme est maintenant appliqué à tout et n’importe quoi ! Et nous nous construisons une idée de ce que cela devrait être..et nous allons chercher un lieu, un enseignant, un livre qui va refléter notre idée.

Il y a une histoire comme cela : un homme est désespéré car il a appris que son fils s’est perdu en mer ; des années plus tard, quand on frappe à sa porte, il demande qui est là, et quand la personne dit C’est moi, ton fils, il refuse d’ouvrir car il « sait » que son fils est mort. Et pourtant c’est bien son fils qui est là, mais il ne lui ouvrira pas.

Méfions-nous donc à chaque fois que nous disons « Je sais » !


A la Demeure Sans Limites, on a très vite une idée globale, encens, clochette, etc. Très vite on lâche. Légumes, vaisselle : « Je sais, je sais ». C'est dommage, quand vous faites un geste machinal, c'est un geste mort. C'est un bras de rivière qui ne coule plus. Une chose nouvelle c'est garder son coeur comme une eau courante, c'est la présence, être. Satipattana Sutra, c'est l'attention sur nous, où je suis là en ce moment. C'est la pratique de l'être, le faire en est un prolongement. Etre là, présent. La plupart du temps on n’est pas là.


Lâchons nos "je sais'" et gardons un esprit ouvert, restons vivants!



Un repas dans la salle de méditation...gardez les yeux ouverts, et l'esprit présent...!

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