Au cœur même du bouddhisme se trouve la promesse de l'illumination. C'est la flamme lumineuse qui éclaire le Dharma, et la riche variété des pratiques qui se sont développées dans les traditions qui composent le bouddhisme les présente toutes d'une manière ou d'une autre au service de cette promesse.
Pendant des millénaires, en réponse aux luttes et aux chagrins de la vie sur cette planète, et en l'honneur de la beauté époustouflante de la vie sur cette planète, des hommes et des femmes ont transmis ce flambeau, s'encourageant mutuellement à prendre part à l'éveil – désespérément lent et incroyablement fragile - de notre monde dans son ensemble.
En Occident, l'idée de l'illumination a perdu de son éclat, en partie parce que l'intensité de nos désirs nous rend terriblement vulnérables à la déception. Certains d'entre nous n'y croient plus, ou pensent qu’elle est l’apanage d’une poignée d’élus. D’autres y ont vu à tort un projet de développement personnel, et sont ainsi passés à côté de son pouvoir non seulement d'amélioration, mais aussi de transformation.
Qu'advient-il lorsque nous lâchons nos projections concernant l'illumination ? Pouvons-nous trouver le lieu où la sagesse née de plusieurs générations d'expérience nous rencontre là où nous, chacun de nous, vivons réellement ? Sommes-nous prêts à prendre le risque d'une pratique au jour le jour de l'illumination ?
Voici le récit transmis avec la flamme : l'illumination est notre véritable nature et notre demeure, mais les complications de la vie humaine nous le font oublier. Cet oubli est vécu comme un exil, et nous mettons en place des structures complexes d'habitudes, de convictions et de stratégies pour nous protéger de cette solitude. Cette situation n'est toutefois pas désespérée, il est possible de démanteler ces structures pour revenir d'un exil qui a toujours été illusoire vers un foyer qui a toujours été là, juste sous nos pieds.
Beaucoup d'entre nous sommes soumis à des forces qui nous poussent et d’autres qui nous attirent. Nous sommes poussés par notre propre souffrance et par la souffrance que nous voyons dans le monde qui nous entoure, et nous sommes attirés par l'intuition qu'il y a quelque chose de plus grand et de plus vrai que nos façons égotiques ordinaires de vivre nos vies.
Voici une tradition qui dit que, oui, nous comprenons cela, et qu’il existe des moyens de faire de cette intuition non pas une simple question de hasard, mais quelque chose d'immédiatement et de systématiquement présent. Qu’il est possible de nous ouvrir, à toute heure, à la grâce à laquelle nous aspirons, et de répandre cette grâce sur le monde qui nous entoure.
Joan Sutherland Roshi ( à suivre)
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Photo: Yvon
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