Merci beaucoup pour vos retours à la suite du partage de la semaine dernière- " La joie à portée de main".
Plusieurs personnes m'ont écrit qu'elles ont commencé à se laver les mains autrement, en prenant leur temps, en profitant de ce petit geste du quotidien pour s'arrêter et revenir au moment présent.
Nous pouvons faire de chaque acte de notre vie quotidienne un moment de méditation qui nous apporte de la joie et de la paix, et la compréhension d'être relié à tout l'univers.
J'ai continué cette semaine à approfondir cette pratique et j'aimerais partager avec vous ce que j'ai pu apercevoir.
D'abord je me suis rendu compte que ce n'était pas toujours facile de s'arrêter, qu'il y avait une force d' inertie qui entraînait à faire comme toujours, un peu rapidement, vite, pour passer à une autre chose. Donc, à chaque fois, un petit effort pour ralentir, respirer, faire gassho, bien prendre mon temps pour me laver les mains et réciter le petit poème qui m'accompagne dans cette pratique.
Maintenant je me lave les mains pour le bien de tous les êtres.
Puissé-je les servir en ne leur offrant que pureté.
Ce gatha est devenu une sorte de guide, un koan aussi, car il m'a fait me poser beaucoup de questions, réfléchir à sa signification et à la façon dont je pouvais le mettre en oeuvre.
Puissé-je servir à tous les êtres
en ne leur offrant que pureté.
Qu'est-ce que c'est la pureté? Comment l'offrir?
En réfléchissant à ces questions, je me suis aperçu que peut - être c'est un peu prétentieux de vouloir n'offrir que de la pureté, parce que nous avons tous des réactions pas tellement pures qui se manifestent à chaque moment. Mais en tout cas, il me semble que, comme idéal, cela peut nous donner une direction bénéfique et juste, une attitude à adopter en urgence, puisque des réactions comme la colère, la haine, la jalousie, l'avidité, etc..., sont aussi une autre sorte de virus de transmission facile.
Tous, nous en avons fait l'expérience: quelqu'un nous parle avec colère et, presque sans nous rendre compte, nous allons transmettre cette énergie à une autre personne, et cette personne va le faire à son tour avec une autre. C'est comme une chaîne de transmission qui nous rend malades et malheureux.
Pour donner une image d'actualité, le voeu d'offrir quelque chose de bon, de pur, à travers nos actions, nos paroles et nos pensées, pourra être comme se mettre un masque: nous protégeons autrui de nos aspects ou énergies négatives, et au même temps nous nous protégeons aussi nous-mêmes.
Comme peut-être vous le savez déjà, dans le bouddhisme la pureté est symbolisée par la fleur de lotus. Cette belle fleur pousse dans des eaux boueuses, et on dit que plus l’eau est boueuse, plus la fleur est belle. La boue est notre souffrance, nos troubles, nos désirs, qui sont le terreau même de notre épanouissement.
Cela c'est une bonne nouvelle: nous n'avons rien à jeter, il s'agit plutôt de recyclage. Nous pouvons transformer toutes ces impuretés en quelque chose de très positif.
Dans notre tradition, nous rencontrons cette même idée dans la robe monastique, le kesa. Sa version en petit format c'est cette pièce de tissu appellé rakusu. Nous le vénérons et respectons profondément, car il représente la transmission de l'Enseignement du Bouddha. Nous le cousons nous-même en suivant des directives précises, nous le recevons des mains de notre maître lorsque nous prenons refuge et recevons les préceptes bouddhistes, et nous le portons lors des méditations, repas formels ou étude du Dharma.
A l'époque du Bouddha, la robe monastique était confectionné à partir des tissus mis au rebut, comme ceux rongés par des souris, brûlés par le feu, tachés de sang menstruel ou de l'accouchement, des tissus qui avaient servi pour couvrir les morts, etc. Après avoir été lavés et teints, ils devenaient des tissus purifiés qui servaient à la confection des habits des moines et des nonnes.
En japonais, un de noms qu'elle reçoit est funzôe: "robe composée des haillons qui ont été utilisés pour nettoyer toutes sortes d' ordures, inclus des excréments ".
C'est cela le sens de notre pratique: la transformation de tous nos aspect négatifs en quelque chose de pur, en Éveil.
Il me semble qu'offrir de la pureté ce n'est pas une chose qui peut se faire par la volonté. Il ne s'agit pas de se réveiller le matin avec la ferme décision d'offrir quelque chose de pur à tout le monde, mais c'est plutôt quelque chose qui se transmet et se dégage d'une pratique constante, profonde et honnête.
Pour moi le fondement de cette pratique, de ce processus de purification est zazen, la méditation. On s’assoit et tout devient plus calme, plus clair. C'est l'image du verre d'eau boueuse: il suffit de cesser de l'agiter et le poser sur une table pour que le liquide décante. La boue tombe au fond du verre et l'eau s’éclaircit. La méditation, zazen, agit de la même manière: quand on cesse d'agiter notre esprit, les pensées se déposent au fond et l'eau de notre esprit devient transparente et limpide.
Comment concrétiser ce souhait d'offrir quelque chose de bon, de pur dans notre vie de tous les jours?
Je me suis fait une liste d' actions positives très simples que nous avons à portée de main qui peuvent avoir un grand impact sur les personnes avec lesquelles nous vivons ou que nous rencontrons. Je vous invite à réfléchir et à faire la vôtre aussi.
Pour finir, j'aimerais partager avec vous une petite "astuce" qui m'aide beaucoup dans cette pratique et qui peut être peut vous aider aussi à vous: (montrant le petit cahier).
J'ai commencé à porter ce petit cahier dans ma poche et de temps en temps, tout au long de la journée, je m'arrête pour noter les attitudes, les pensées, les paroles ou les actions qui ont pu ne pas être si bonnes ou pures. À la fin de la journée, je reprends le cahier et je fais le bilan. Cela m'aide à m'observer, être attentive à mes actions, à comprendre les mécanismes pour lesquels j'ai agi d'une façon ou d'une autre et à chercher comment faire mieux la prochaine fois.
Merci beaucoup. Je vous souhaite une très belle journée.
Merci beaucoup pour vos retours à la suite du partage de la semaine dernière. Plusieurs personnes m'ont écrit en disant qu'elles ont commencé à se laver les mains autrement, en prenant leur temps, en profitant de ce petit geste du quotidien pour s'arrêter et revenir au moment présent.
Nous pouvons faire de chaque acte de notre vie quotidienne un moment de méditation qui nous apporte de la joie et de la paix, et la compréhension d'être relié à tout l'univers.
J'ai continué cette semaine à aprofondir cette pratique et j'aimerais partager avec vous ce que j'ai pu apercevoir.
D'abord je me suis rendu compte que ce n'était pas toujours facile de s'arrêter, qu'il y avait une force d' inertie qui entraînait à faire comme toujours, un peu rapidement, vite, pour passer à une autre chose. Donc, à chaque fois, un petit effort pour ralentir, respirer, faire gassho, bien prendre mon temps pour me laver les mains et réciter le petit poème qui m'accompagne dans cette pratique.
Maintenant je me lave les mains pour le bien de tous les êtres.
Puissé-je les servir en ne leur offrant que pureté.
Ce gatha est devenu une sorte de guide, un koan aussi, dans le sens qu'il m'a fait me poser beaucoup de questions, réflechir à sa signification et à la façon dont je pouvais le mettre en oeuvre.
Puissé-je servir à tous les êtres
en ne leur offrant que pureté.
Qu'est-ce que c'est la pureté? Comment l'offrir?
En réflechissant à ces questions, je me suis aperçu que peut - être c'est un peu prétentieux de vouloir n'offrir que de la pureté, parce que nous avons tous des réactions pas tellement pures qui se manifestent à chaque moment. Mais en tout cas, il me semble que, comme ideal, cela peut nous donner une direction bénéfique et juste, une attitude à adopter en urgence, puisque des réactions comme la colère, la haine, la jalousie, l'avidité, etc..., sont aussi une autre sorte de virus de transmission facile. Tous nous en avons fait l'expérience: quelqu'un nous parle avec colère et, presque sans nous rendre compte, nous allons transmettre cette énergie à une autre personne, et cette personne va le faire à son tour avec une autre. C'est comme une chaîne de transmission qui nous rend malades et malheureux.
Pour donner une image d'actualité, le voeu d'offrir quelque chose de bon, de pur, à travers nos actions, nos paroles et nos pensées, pourra être comme se mettre un masque: nous protégeons autrui de nos aspects ou énergies negatives, et au même temps nous nous protégeons aussi nous-mêmes.
Comme peut-être vous le savez déjà, dans le bouddhisme la pureté est symbolisée par la fleur de lotus. Cette belle fleur pousse dans des eaux boueuses, et on dit que plus l’eau est boueuse, plus la fleur est belle. La boue est notre souffrance, nos troubles, nos désirs, qui sont le terreau même de notre épanouissement.
Cela c'est une bonne nouvelle: nous n'avons rien à jeter, il s'agit plutôt de recyclage. Nous pouvons transformer toutes ces impuretés en quelque chose de très positif.
Dans notre tradition, nous rencontrons cette même idée dans la robe monastique, le kesa. Sa version en petit format c'est cette pièce de tissu appellé rakusu. Nous le vénérons et respectons profondement, car il représente la transmission de l'Enseignement du Bouddha. Nous le cousons nous-même en suivant des directives précises, nous le recevons des mains de notre maître lorsque nous prenons refuge et recevons les préceptes bouddhistes, et nous le portons lors des méditations, repas formels ou étude du Dharma.
A l'époque du Bouddha, la robe monastique était confectionné à partir des tissus mis au rebut, comme ceux rongés par des souris, brûlés par le feu, tachés de sang menstruel ou de l'accouchement, des tissus qui avaient servi pour couvrir les morts, etc. Après avoir été lavés et teints, ils devenaient des tissus purifiés qui servaient à la confection des habits des moines et des nonnes.
En japonais, un de noms qu'elle reçoit est funzôe: "robe composée des haillons qui ont été utilisés pour nettoyer toutes sortes d' ordures, inclus des excréments ".
C'est cela le sens de notre pratique: la transformation de tous nos aspect négatifs en quelque chose de pur, en Éveil.
Il me semble qu'offrir de la purété ce n'est pas une chose qui peut se faire par la volonté. Il ne s'agit pas de se réveiller le matin avec la ferme décision d'offrir quelque chose de pur à tout le monde, mais c'est plutôt quelque chose qui se transmet et se dégage d'une pratique constante, profonde et honnête.
Pour moi le fondement de cette pratique, de ce processus de purification est zazen, la méditation. On s'asseoit et tout devient plus calme, plus clair. C'est l'image du verre d'eau boueuse: il suffit de ceser de l'agiter et le poser sur une table pour que le liquide décante. La boue tombe au fond du verre et l'eau s'éclarcit. La méditation, zazen, agit de la même manière: quand on cesse d'agiter notre esprit, les pensées se déposent au fond et l'eau de notre esprit devient transparente et limpide.
Comment concrétiser ce souhait d'offrir quelque chose de bon, de pur dans notre vie de tous les jours?
Je me suis fait une liste d' actions positives très simples que nous avons à portée de main qui peuvent avoir un grand impact sur les personnes avec lesquelles nous vivons ou que nous rencontrons. Je vous invite à réfléchir et à faire la vôtre aussi.
Pour finir, j'aimerais partager avec vous une petite "astuce" qui m'aide beaucoup dans cette pratique et qui peut être peut vous aider aussi à vous: (montrant le petit cahier).
J'ai commencé à porter ce petit cahier dans ma poche et de temps en temps, tout au long de la journée, je m'arrête pour noter les attitudes, les pensées, les paroles ou les actions qui ont pu ne pas être si bonnes ou pures. À la fin de la journée, je reprends le cahier et je fais le bilan. Cela m'aide à m'observer, être attentive à mes actions, à comprendre les mécanismes pour lesquels j'ai agi d'une façon ou d'une autre et à chercher comment faire mieux la prochaine fois.
Merci beaucoup. Je vous souhaite une très belle journée.
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