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Photo du rédacteurJoshin Sensei

Du geste à la lumière

Dernière mise à jour : 10 avr.

Donc, garder la pratique dans son quotidien, les 5 petites illuminations. Pour nous y aider, oui, mais en même temps nous devons aussi avoir une direction, pas un but, mais vers quoi nous tournons nous. Bien sûr, les Enseignements du Bouddha, déjà tels qu’on les trouve à la base, avec Les 4 NV.

Mais aujourd’hui je voudrais montrer pourquoi je trouve ces enseignements merveilleux, indispensables, ce qu’ils apportent comme vision neuve, large, dans notre vie.

Pour cela, un texte, une image, les enseignements en quelques mots:


Filet d’Indra : la fin de l’illusion de la séparation.




L’illusion de la séparation, l’illusion d’un soi séparé, indépendant, voilà ce que l’on appelle « ignorance » dans les Enseignements.

Nous voyons « petit » ! Moi ici, une autre personne llà, l’arbre, la montagne, tout cela séparé. - Mais d’une part l’écologie nous montre le contraire : je ne suis pas séparé.e de la terre, de l’air, de l’eau, de tout ce qui m’entoure et qui est la base même de mon existence. Je suis « un avec », je ne peux pas vivre sans tout ce qui l’entoure. ( j’y reviendrai!)

-Et qu’en est-il des autres êtres ? Pareil pour les animaux, on le voit en ce moment, par ex.on nous parle des abeilles, indispensables à la pollinisation, qui est indispensable à notre nourriture...



-Et qu’en est-il des autres êtres humains ? C’est là où notre ignorance est la plus grande.

Sur un premier niveau, nous voyons bien que les autres sont nécessaires : sans boulanger, pas de pain ; sans le camionneur qui a apporté la farine, pas de pain ; sans l’agriculteur qui a cultivé le blé...je peux remonter comme cela pour tout ce que je mange, bois, utilise chaque jour.

Mais arrivé là, je vois cette connexion comme utilitaire ; tout ce qui m’apporte qqc, et je ne vois pas le rapport avec tous les autres….

Vue étroite, vue petite : pas la « vue juste » du Noble Sentier !

Il y a une image traditionnellement utilisée pour expliquer pourquoi et comment nous sommes tous interconnectés ( pas dans le sens d’internet!) et interdépendants le Filet d’Indra ( mon dada!)


Francis H. Cook, Un récit traditionnel

« Très loin, dans la demeure du grand dieu Indra, roi des cieux, il est un filet merveilleux, une immense toile d’une grande complexité et d’une grande délicatesse. Ce filet s’étend à l’infini dans toutes les directions. À chaque nœud, à l’intersection de chaque maille, est accroché un joyau étincelant, et comme le filet est infini, le nombre de joyaux l’est tout autant. Les joyaux étincelants sont accrochés au filet, soutenus par lui, comme des étoiles lumineuses, offrant un spectacle éblouissant.

Fermez les yeux. Imaginez à quoi peut bien ressembler cet extraordinaire filet orné de joyaux, tendu dans l’immensité de l’univers. A présent, approchez-vous de l’un des joyaux. Examinez-le de près. Vous constaterez que sa surface polie reflète tous les autres joyaux du filet, innombrables, comme deux miroirs qui, se faisant face, reflètent une image à l’infini. Chaque joyau reflété dans celui que vous observez reflète lui aussi tous les autres joyaux, de sorte que le reflet est lui-même infini.

À présent, ouvrez les yeux, et soyez conscient que vous êtes un joyau étincelant du filet d’Indra, comme chacune des personnes qui vous entourent. Chaque joyau est relié à tous les autres joyaux du filet. Chaque personne est intimement reliée à toutes les autres personnes de l’univers. Chacune a sa propre place dans le filet, et tous nous nous reflétons et nous influençons.

Si l’un des joyaux – ou l’une des personnes – change, tous les autres changent, même imperceptiblement. Comprenez aussi que l’infinité des reflets met en lumière la nature illusoire de l’apparence. Ce qui paraît n’est en fait pas la réalité, mais seulement un reflet ; la véritable nature d’une chose ne peut pas être capturée par son apparence. Aussi puissante que soit l’apparence, elle n’est qu’un reflet de la réalité... »


Interconnexion : je reçois et je donne à la fois : je reçois la lumière de chaque joyau, et je donne ma propre lumière. Lorsque ma lumière augmente, elle augmente la lumière reçue par les autres, et ce plus de lumière revient ensuite vers moi, repart vers les autres etc

Un cercle vertueux. Travaillant à faire grandir ma propre lumière, je reçois en retour la lumière de tous et de tout : ainsi le Bouddha, on l’ a dit, le jour de sa naissance déclara que sur cette terre lui et tous les êtres étaient illuminés.

Il n’y a pas d’Illumination, d’Eveil seul.e : nous nous éveillons, et nous éveillons tous les êtres, et tous nous éveillent...


C’est l’interdépendance complète de notre vie à chaque instant :

« Chaque acte appliqué à un joyau touche le filet dans son ensemble, ainsi que vous-même. On ne peut pas endommager un fil d’une toile d’araignée sans abîmer toute la toile, et l’on ne peut pas endommager un fil de la toile de l’univers sans en abîmer tous les autres, qu’ils le sachent ou non.

Il en va de même des actes positifs comme des actes négatifs, car, bien sûr, tout comme les actes destructeurs affectent l’ensemble du filet, les actes aimants, constructifs et empreints de compassion affectent l’ensemble du filet. Un seul geste d’aide – et même un simple acte de gentillesse – aura des répercussions positives sur l’infinité du filet, touchant chaque joyau, chaque personne vivante.


Ce dernier aspect du filet orné de joyaux est exploré dans un dialogue entre un maître et son disciple dans le sutra Avatamsaka. À la question « Comment tous ces joyaux peuvent-ils être considérés comme un seul joyau ? », le maître répond : « Si vous ne croyez pas qu’un seul joyau… est tous les joyaux… marquez-le juste d’un point. Lorsqu'un joyau est marqué d'un point, il y a des points sur tous les joyaux… Et comme tous les joyaux sont marqués d’un point… Nous savons que tous les joyaux ne font qu’un. »

La morale du filet d’Indra est que les interventions constructives et compassionnées d’une personne peuvent produire une onde d’action bénéfique qui se propagera dans tout l’univers ou jusqu’à ce qu’elle s’éteigne. De même, l’on ne peut endommager une maille du filet sans abîmer les autres ou sans déclencher des actes destructeurs en cascade.

L’école bouddhiste Huayen ( Ecole de la Guirlande Fleurie) apprécie tout particulièrement cette image, mentionnée à de nombreuses reprises dans sa littérature, car elle symbolise un cosmos dans lequel il existe une relation répétée à l’infini entre tous les membres du cosmos. Cette relation est considérée comme une relation à la fois d’identité et d’intercausalité mutuelles.

Francis H. Cook, Hua-yen Buddhism: The Jewel Net of Indra, Pennsylvania State University Press, University Park and London, 1977.


L'interconnexion/ interdépendance...


Imaginez une toile d’araignée multidimensionnelle, le matin de bonne heure, encore couverte de gouttes de rosée.

Dans chaque goutte, il y a le reflet de toutes les autres gouttes de rosée ; et, dans chaque goutte de rosée reflétée, les reflets de toutes les autres gouttes. Et ainsi à l’infini…Ceci est une image de la conception bouddhiste de l’univers.

Alan Watts


Pas de fin

Depuis le début,

Sujet et objet ne sont pas différents.

La myriade de choses n’est autre

Qu’images dans un miroir.

Complet et réalisé, tout est imprégné d’absolu.

Une seule forme inclut la multitude des dharmas,

Tous interconnectés dans le filet d’Indra.

Couche après couche, il n’y a pas de fin ;

En mouvement ou immobile, tout est interpénétration.

Fahai nonne bouddhiste, 12ème s.

Voir la « Réalité », voir le Un, et aussi le deux ; voir l’infini et aussi ce qui est sous notre nez ; agir de façon juste pour que ce joyau que nous sommes, et que sont les autres, même ceux qui semblent n’être qu’obscurité, donne et reçoive plus de lumière, comprendre que la vie est bien plus vaste que la vie...

voilà le cadeau merveilleux que nous recevons des Enseignements du Bouddha.

Quelle joie !




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