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Photo du rédacteurJoshin Sensei

Deux textes sur le Maître : Le meilleur possible - La présence du Maître, la voix du Maître.

L' envie de dire à ma façon ce qu'a représenté pour moi l'arrivée au temple de mon Maître. une fin et un commencement, comme une mue, une autre peau...parce qu'à un moment entrer dans la salle de méditation, c'est être lavée, portée...aboutie. La place juste.


Le meilleur possible... le calme après la tempête,

le repos après l'épreuve,

la joie après la peine...

l'éternité après la coupure,

le soleil après l'inquiétude,

la présence après la solitude...


l'esprit après la lettre,

l'arc-en-ciel après la grisaille,

la solidité après la peur...


le vert rameau après la neige,

l'éclat après la honte,

la transparence après le gouffre...


l'ombre après la chaleur,

les larmes après la douleur,

l'entier après le manque...


le papillon après la clôture,

la cicatrice après la blessure,

la vérité après le doute...


la maison après la quête,

la pluie après la sécheresse,

la lumière après la nuit...

le pied nu qui se pose

sur le parquet de la salle fraîche,

le silence qui s'emplit

d'un murmure d'accueil,

le coeur qui redevient entier,

une porte dont on ne sait si enfin

elle s'ouvre

ou elle se ferme

un manque qui se comble

un instant

l'éternité



La présence du Maître, la voix du Maître.

A travers le bruit de la pluie, la fleur qui tombe, les journées grises, la flamme de la bougie, la paix de la salle de méditation.

Le geste d'offrande de l'encens.

Gassho. La présence du Maître ne s'efface pas.

Je me souviens avoir pensé, il y a longtemps, alors qu'il était encore en vie: "Si je ne peux pas voir mon Maître dans chaque arbre de cette forêt, dans chaque feuille, dans chaque brin d'herbe, c'est que je n'aurais rien compris, non pas à son enseignement, mais à ce qu'il est, à ce que suis."

La voix résonne dans la tête, dans le coeur, dans le souffle.

La voix ne s'éteint pas.

Chaque syllabe des soutras est chantée à travers mon Maître.

Chaque son de cloche, chaque battement du mokugyo, poisson de bois,

chaque mot du Dharma portent sa voix,

m'éveillent:

pas de souvenirs, mais un écho, une résonance.

De coeur à coeur.


Le rire de mon Maître.


Et, quoiqu'on ait ressenti de gratitude de pouvoir donner, à cette place de disciple,

choisie joyeusement, librement,

là où donner et recevoir n'est plus qu'un,

voir maintenant comme c'était peu, comme c'était pauvre.


Dernier apprentissage, dernier don du Maître:

notre coeur n'a pas de limites

- seulement celles que nous posons.









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