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Photo du rédacteurJoshin Sensei

3ème Noble Vérité: cessation de Dukkha- est-ce possible?

Je ne peux pas imaginer de l’extérieur ce que voudrait dire vivre sans désirs, émotions; ça paraît effrayant...peut-être parce que je ne peux l’imaginer justement qu'à partir de mes émotions..


Troisième Noble Vérité: la suppression de dukkha, Nirodha en pali, Nirvana en sancrit

« Qu’est-ce que la Vérité de la cessation de la douleur ? L’abandon de cette soif, sa suppression sans reste, son épuisement, son nirvana, telle est la Vérité de la cessation de la douleur ».

Nous avons vu Dukkha, son origine et si nous en restions là...il n’y aurait plus rien à faire, que s’asseoir et pleurer ! Mais le Bouddha, après avoir posé la maladie et son étiologie, nous dit maintenant qu’il y a un traitement, que, oui ,il existe une libération de Dukkha, qu’on peut l’éliminer complètement.

Mais pour cela, il faut aller à la racine et éliminer la « soif » qui nous pousse et nous tire ; cette soif qui nous fait penser que le monde devrait répondre à mes désirs, correspondre à ce que ce « je » veux , ou « je » pense.

Mot clé « cessation »: Cessation de dukkha, donc de l’Ignorance de notre vraie nature (sans moi stable) impermanente et du monde qui nous entoure toujours en mouvement. «

Je reprends les paroles d’un pratiquant :

La tache est ardue pour dissiper cette Ignorance, d’où l’importance de la volonté, la foi: « La voie du Bouddha est sans fin, je fais vœu de la suivre » pour arriver à « il vit clairement que les 5 agrégats sont vides d’essence et il fut libéré de toute souffrance » qui est l’aboutissement de l’Octuple Sentier.

Grace à cette retraite sur les 4 N V , le sentier qui parfois se perdait un peu dans la nature pour moi, est mieux balisé et la motivation est là puisque le Tathagata nous a clairement montré que tout le monde peut y cheminer. Je continue donc plus lucidement à me rapprocher un peu de la compréhension pénétrante mais loin encore du » jusqu’à la moelle de os » de Maître Dogen!

Et je repense au maître bouddhiste tibétain Marpa qui pleure la mort de son fils malgré les enseignements qu’il donnait sur l’impermanence et quand on lui en fait la remarque dit: « Oui, il est vrai que tout n’est qu’illusion mais le mort d’un enfant est la plus grande de toutes les illusions » et ajoute le lendemain lors de la cérémonie funéraire : « Mes émotions semblent parfois gravées dans la pierre, mais même la pierre n’est autre que lumière brillante». Joshin Sensei : « formes changentes de la Lumière Merveilleuse... »

Commentaires de Joshin Sensei : Je pense que souvent cette idée de supprimer la soif, c’est-à-dire nos désirs, est en fait une idée assez terrifiante, qui nous fait peur...vivre sans désirs, ce serait devenir comme une pierre, mourir… ?!

Nous aimons nos désirs, nous aimons cette soif, c’est elle qui est la source de nos émotions, la joie, la tristesse, l’envie, le découragement, etc etc.

Nous la recherchons à travers nos actes, nos choix, nous aimons « ressentir » même si c’est de la tristesse, ou de la colère, ou autres émotions que l’on pourrait penser a priori désagréables ou pénibles…

Je me souviens du jour où j’ai pensé cela, parce qu’une amie pratiquante m’a dit avec un gd sourire, hier je suis allée au cinéma, c’était triste, j’ai pleuré, c’était bien ! Je comprends que ce n’est pas une « vraie » émotion, juste un semblant, mais pour elle c’était bien de « ressentir » une émotion…

Alors ?

J’ai deux pistes de réponses :

1. Je ne peux pas imaginer de l’extérieur ce que voudrait dire vivre sans émotions, je ne peux que l’imaginer justement à partir de mes émotions ! Je n’ai pas de mots, pas d’expérience qui me permette de m’en faire une idée autre qu’une perte totale ! Wrahula écrit ceci :

« Il n’y a pas de mots qui puissent exprimer cette expérience - de la fin de la soif, de la cessation, du Nirvana - tout comme le vocabulaire d’un poisson ne pourrait comporter de mots exprimant ce qu’est la terre ferme.

La tortue dit à son ami poisson qu’elle est revenue dans le lac après une promenade sur la terre ferme, et le poisson lui répond » Ah, tu veux dire que tu y as nagé ...». La tortue essaye d’expliquer qu’on ne peut pas nager sur la terre ferme, qu’elle est solide et qu’il faut y marcher. Mais le poisson insiste, cela n’existe pas, c’est forcément liquide, comme le lac, il y a sans doute des vagues, et il faut y plonger et nager…

2. Mais quand j’ai dit plus haut que nous n’avons pas d’expérience de cet état de « non-soif », ce n’était pas tout à fait vrai. Pendant la médiation nous pouvons en faire l’expérience : n’avez vous pas vécu de ces moments où « tout est là »...où vous comprenez que vous pouvez arrêter de courir, de chercher..où tout est complet. Certainement que si, parce que je crois qu’on ne continue la méditation qu’à travers ces moments, aussi fugaces soient- ils, qui nous ouvrent une porte, nous montrent que nous pouvons quitter nos névroses habituelles et que rien ne manquera…

Ce serait / c’est formidable, non ?!





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